Press releases

Communiqué au sujet du lycée public français Maurice Ravel

Le 28 février dernier, un grave incident a eu lieu au lycée Maurice Ravel dans le XXème arrondissement de Paris entre une lycéenne et le proviseur à la sortie de l’établissement, alors que la lycéenne se préparait à revêtir son foulard à la sortie du lycée en enfilant d’abord un sous-bonnet. Interrompue par le proviseur qui lui somme de l’enlever, elle reçoit un coup au bras avant de pouvoir le faire. Elle porte plainte contre le proviseur qui devient alors, selon plusieurs médias français, la cible de menaces de mort sur Internet, qui ont à leur tour conduit à la démission de celui-ci. Les médias s’emparent alors de l’affaire et mettent en scène une prétendue « victoire de l’islamisme », dont le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) aurait ainsi été l’agent en publiant une vidéo où l’élève témoigne de son vécu. Retrouvez l’intégralité de notre communiqué de presse ci-dessous.

Marcher contre l’antisémitisme ou avec l’extrême-droite islamophobe ?

À l’heure de l’appropriation de la lutte contre l’antisémitisme par l’extrême droite à des fins explicitement islamophobes, le collectif Lignes de Crêtes et le Collectif contre l’Islamophobie en Europe (CCIE) expriment leur colère et leur inquiétude. Nous refusons collectivement que la marche dite contre l’antisémitisme prévue le 10 décembre à Bruxelles avec l’appui de l’extrême-droite islamophobe ne soit l’occasion d’une énième prise d’otage de la lutte contre l’antisémitisme par les forces les plus réactionnaires et les plus nationalistes de la société […]. Lire l’intégralité du communiqué

Des vidéos Tiktok au coeur de la polémique sur la laïcité à l’école

La diffusion par BFMTV et CNEWS de vidéos Tiktok de jeunes lycéen.ne.s en tenues décrites comme religieuses a récemment renforcé la thèse sensationnaliste d’une « offensive islamiste à l’école ». Les auteurs de ces vidéos ont ainsi été accusé.e.s dans la presse écrite et lors de débats télévisés d’encourager le port de tenues religieuses dans les lycées, d’appeler à la provocation, voire de faire pression sur le personnel pédagogique. Face à cet emballement, le CCIE tient à apporter sa connaissance des faits afin de mettre ces vidéos en perspective.  Les vidéos, extraites de leurs contextes, diffusées à la télévision sans l’autorisation des personnes concernées et insuffisamment anonymisées, ont de fait exposé ces personnes mineures à un risque évident de harcèlement, de façon absolument irresponsable. Certaines des personnes concernées ou leurs familles se sont tournées vers le CCIE pour faire part de leur désarroi quant à cette exposition médiatique. Une vidéo Tiktok diffusée par CNEWS pour illustrer “les atteintes à la laïcité dans l’enseignement” montre ainsi un jeune lycéen en qamis au lycée avec ses amis, sans indiquer que cette tenue était portée à l’occasion d’une journée déguisée organisée un an plus tôt, et qu’elle n’a alors provoqué aucun problème pour le personnel éducatif. Le jeune homme étant facilement reconnaissable malgré le floutage de son visage, sa famille redoute les conséquences que la diffusion de ces images aura pour son avenir.  De la même façon, une lycéenne ayant tourné une vidéo sur un ton humoristique en se montrant en capuche avec la légende “méthode pour camoufler ses cheveux au lycée” a reçu la nouvelle par ses amies que sa vidéo avait été diffusée par CNEWS pour dénoncer le prosélytisme au lycée. La lycéenne n’avait pourtant mis cette capuche que l’espace d’une seconde pour réaliser le Tiktok, tout en précisant dans les commentaires que cela n’était pas permis au lycée. Si son visage est alors flouté, il est là encore aisé de l’identifier puisqu’il suffit de taper dans la barre de recherche la légende qui accompagne la vidéo pour retrouver son compte. Elle est depuis la cible d’un harcèlement caractérisé sur les réseaux sociaux et au sein de son lycée. Sa mère craint un déferlement de haine à son encontre et déplore que “l’on ait fait passé sa fille de 17 ans pour une intégriste”. Ce traitement médiatique criminalise de simples jeux d’adolescents, qui expérimentent, exagèrent, s’amusent, etc. – comme il est tout à fait ordinaire à leur âge. Il ne s’agit de surcroît que de quelques vidéos isolées et spécifiquement sélectionnées, et non d’un phénomène massif comme cela est suggéré. Cibler ces adolescents au lieu de les défendre face aux injustices dont ils sont victimes, c’est les rendre responsables de polémiques qui les dépassent largement, créées dans un climat de surenchère médiatique et politique quant aux dangers de “l’islamisme”. C’est aussi occulter le véritable problème.  La vraie dérive est celle qui se fait voir à travers les récits de nombreux élèves recueillis par le CCIE lors de cette rentrée scolaire :  lorsque des surveillants, des professeurs ou des proviseurs harcèlent, humilient et insultent les élèves du fait de leurs tenues vestimentaires, lorsqu’ils leur font vivre de véritables interrogatoires au sujet de leurs croyances religieuses, lorsqu’ils les obligent à choisir entre se dévêtir ou manquer des heures de cours, ce sont les valeurs de l’école et les droits des élèves qui sont bafoués. Le CCIE réaffirme son soutien à toutes celles et tous ceux qui sont victimes de telles discriminations. 

Arrêté d’expulsion visant l’imam Hassan Iquioussen

La loi « séparatisme » s’applique de nouveau à des fins liberticides. Après la dissolution d’associations, la fermeture de mosquées, le limogeage d’imams, l’interdiction de maisons d’édition, le gouvernement français bascule encore plus bas dans l’indignité et la remise en question de l’État de droit. L’arrêté d’expulsion visant l’imam Hassan Iquioussen réunit tous les paramètres de ce dispositif d’entrave qui met au pas les musulmans de France. La menace d’expulsion visant M. Iquioussen remonte en réalité au début des années 2000. Aujourd’hui, elle est rendue possible grâce à la loi sur le séparatisme et son application par le ministre Gérald Darmanin, qui est parvenu à mener jusqu’au bout les lois islamophobes entamées par ses prédécesseurs. Nous avons désormais la preuve empirique qu’en France, au moins depuis 2004, lorsque la loi interdit l’islamophobie, on change la loi. Dès lors, les mesures initialement prévues pour lutter contre le terrorisme sont aujourd’hui des mesures pour intimider et soumettre toute une communauté au détriment des libertés fondamentales dans un État de droit.  Il nous semble évident que ce qui est recherché par cet arrêté, c’est l’humiliation de M. Iquioussen, de sa famille et de manière générale les personnes de confession musulmane qui s’interrogent de plus en plus sur leur liberté religieuse en France. Dans le silence assourdissant des prétendus défenseurs de la liberté d’expression, la France sombre de plus en plus dans la logique du délit d’opinion, qui caractérise les régimes autoritaires.  Le CCIE exprime son soutien à Hassan Iquioussen ainsi qu’à sa famille.  Pour signer la pétition, cliquez ici. Pour exprimer votre soutien : soutien.hi@gmail.com

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