Rapport 2023 (pour l’année 2022)
Il est salutaire, dans la lutte qui est la nôtre, de créer des moments de réflexion sur la période écoulée, afin de mieux rendre compte des épreuves endurées. C’est pourquoi le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) présente son premier rapport, qui offre une rétrospective sur une année 2022 riche en enseignements.
Ce rapport vise à mieux cerner les contours d’une islamophobie qui, quoique changeante, semble toujours gagner en efficacité et en sophistication. À l’encontre d’une théorie bien connue (parler d’islamophobie consisterait à faire état de « victimisation »), l’objectif n’est pas de se désoler face à la réalité islamophobe mais bien de se doter des moyens les plus à même de lutter contre l’islamophobie. Aussi, jeter ce regard sur l’année qui vient de s’écouler, c’est nous permettre de réévaluer les enjeux spécifiques que l’islamophobie représente aujourd’hui. µ
À ce titre, l’année qui vient de prendre fin ne fait hélas pas exception. Elle confirme une tendance lourde à l’oeuvre depuis plusieurs années en Europe. L’islamophobie prolifère et s’épanouit en relative impunité – sans que ne soit reconnue sa gravité ou que de réelles mesures ne soient prises par les décideurs politiques européens.
Les circonstances mêmes de la création du Collectif contre l’islamophobie en Europe sont à rappeler. Notre association est en effet née de l’offensive islamophobie qui a conduit à la dissolution de plusieurs organisations musulmanes, dont le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), qui était exclusivement dédié à l’accompagnement juridique et moral des victimes d’islamophobie. Le CCIE est ainsi l’heureux héritier de l’histoire du CCIF auquel bon nombre de citoyens français – musulmans et non-musulmans – ont fait confiance et continuent de lui manifester leur soutien.
Notre objectif est d’élargir notre espace d’action au niveau européen, de fournir la même expertise et le même accompagnement aux musulmans de Belgique, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de l’Allemagne ou du Danemark. Ainsi, si les données recueillies en propre par le CCIE concernent principalement la situation française, nous travaillons activement à ce que, partout en Europe, les musulmanes et les musulmans, quelle que soit leur situation géographique, soient également soutenus par le CCIE et puissent solliciter son aide juridique et morale lorsqu’elles ou ils en ressentent le besoin.
Nous remercions chaleureusement celles et ceux qui permettent au CCIE de lutter pour les droits des musulmanes et des musulmans, celles et ceux qui expriment chaque jour leur soutien à notre travail et lui offrent ainsi un appui extrêmement précieux.