En vertu de la « loi ghettos » votée en 2018 et qui prévoit de limiter le nombre de « non-Occidentaux » dans les quartiers défavorisés, des milliers de citoyens, pour la plupart musulmans, seront expulsés de leur logement d’ici à 2030, au Danemark.
Chaque année au mois de décembre, une liste de ce qu’il nomme les « zones de transformation » – connues jusqu’à l’année dernière sous le nom de « ghettos durs », est publiée par le ministère de l’intérieur et du logement, forçant les habitants de ces quartiers à quitter leurs habitations pour atteindre l’objectif d’abaisser à 30% dans certaines zones du pays, la proportion d’habitants “non occidentaux”.
Pourtant, malgré les critiques des groupes de défense des droits de l’Homme face aux conséquences de la loi “anti-ghettos”, le gouvernement Danois, mené par la sociale-démocrate Mette Frederiksen, ne prévoit pas de revenir en arrière sur une loi pourtant décriée à l’échelle nationale et internationale.
Des critères de désignation racistes ?
Au delà des indicateurs sociaux-économiques, éducatifs ou liés à la criminalité, pour qu’un quartier reçoive cette qualification, il doit compter plus de 1000 habitants et garder une proportion de “non-occidentaux” inférieure à 50%, et ce, même s’ils sont nés au Danemark.
Pour l’ONU, la conséquence de la loi “ghettos” revient au fait « que le terme de ‘non-Occidental’ vise de manière disproportionnée les populations ethniques non blanches et non européennes du Danemark ».
L’année dernière, le Haut commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies avait appelé Copenhague à mettre fin à ce système, mais malgré les innombrables critiques qu’il a reçues de la part d’organisations internationales telles que les Nations unies ou le Conseil de l’Europe, le Danemark n’a pas l’intention de faire machine arrière, bien au contraire.
Vers un durcissement général des mesures anti-immigration et anti-islam ?
Menée par la sociale-démocrate Mette Frederiksen, arrivée au pouvoir en 2019 à la tête de la coalition pourtant minoritaire à la Folketing, le parlement Danois, et déterminé à récupérer les voix des électeurs partis à l’extrême droite, la politique migratoire du Danemark a drastiquement été durcie et le pays a pris des mesures anti-immigration sans précédents, en affichant notamment un objectif de « réduire à zéro » le nombre de demandeurs d’asile.
Outre la politique migratoire, le gouvernement social-démocrate a également provoqué la colère de la population musulmane locale lorsque la Commission danoise pour la lutte des femmes oubliées – un organe créé par le parti social-démocrate au pouvoir au Danemark – a recommandé cet été, l’interdiction du hijab pour les élèves des écoles primaires danoises.