[TÉMOIGNAGE] 💬 Aïcha a été victime de discrimination à l’embauche, car elle portait un turban.
Me. Cuzin-Tourham nous parle d’un des dossiers qui lui a été transmis. Dans cette affaire, son client a été accusé à tort de prosélytisme et a été suspendu de ses fonctions. Victoire devant la Cour d’appel pour Me. Cuzin-Tourham, son client et toutes les personnes qui luttent contre l’islamophobie.
💬 Témoignage poignant d’Inès, employée chez EDF, qui nous dévoile les coulisses de son travail et les discriminations qu’elle a endurées pendant de très nombreuses années.
[FRANCE 🇫🇷] Qu’est devenu le fonds Marianne censé financer la lutte contre le séparatisme ? L’enquête mené par France 2 a pointé une gestion plus qu’énigmatique de ce fond que nous vous expliquons.
On March 15, 2004, the French Parliament passed a law prohibiting ostentatious religious symbols in schools. ➡️ 19 years later, the consequences of this law are still disastrous for French Muslim women who are the first victims of this discriminatory law.
🇫🇷 Le 15 mars 2004, le Parlement adoptait une loi visant à interdire le port de signe religieux ostentatoire dans les écoles. ➡️ 19 ans plus tard, les conséquences de cette loi continuent à être désastreuses pour les femmes musulmanes françaises, premières victimes de cette loi discriminante.
Retrouvez ici le communiqué du CCIE, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre l’islamophobie.
Une nouvelle étude à paraître dans les semaines à venir dans la revue académique Modern & Contemporary France, réalisée par Olivier Esteves, professeur à l’Université de Lille, a révélé qu’un certain nombre de musulmans, pour la plupart des employés très instruits, quittent la France, principalement en raison de la culture d’hostilité et de discrimination religieuse dans le pays. Selon un sondage réalisé en 2019 par la société d’études de marché Ifop, 42 % des musulmans ont déclaré avoir rencontré des problèmes de discrimination. Après avoir interrogé 1 074 musulmans ayant quitté la France, il a constaté que plus des deux tiers ont déclaré avoir déménagé pour pratiquer leur religion plus librement, tandis que 70 % ont déclaré être partis pour faire face à des incidents moins fréquents de racisme et de discrimination. L’islamophobie sur le marché du travail est-elle prise au sérieux ? Une étude de 2016 révèle qu’un cinquième de toutes les discriminations islamophobes en France se produisent sur le lieu de travail, et un rapport gouvernemental de 2021 indique que les candidats à l’emploi dont le nom a une consonance arabe ont 32 % moins de chances d’être convoqués à un entretien que leurs homologues dont le nom n’a pas une consonance arabe. Ces chiffres inquiétants amènent à se poser une question importante : L’islamophobie et ses effets sur le marché du travail ont-ils été pris au sérieux ? « Ce qui est ironique, c’est que la France paie l’éducation de ces personnes, mais que le pays perd ces talents hautement qualifiés à cause d’une islamophobie institutionnelle rampante », a déclaré M. Esteves. Comme si la France préférait gaspiller l’argent public pour éduquer des citoyens, en sachant qu’une partie d’entre eux partiraient à cause de l’islamophobie rampante, plutôt que de déployer des politiques anti-islamophobie ambitieuses pour retenir ces musulmans français talentueux et hautement qualifiés dans l’économie française. « Il y a une montée très nette de l’islamophobie en France, contrairement à ce qui se passe ailleurs en Europe », a déclaré Karim Ridwan, un membre du Collectif Contre l’islamophobie en Europe, une organisation à but non lucratif qui recense les incidents contre les musulmans. « Le monde anglo-saxon est beaucoup plus accueillant en comparaison ». Les travailleurs savent qu’ils ne peuvent pas totalement échapper au sentiment antimusulman en Occident, mais affirment que la discrimination est plus importante en France – et qu’elle s’est sensiblement aggravée. Une montée constante de la politique antimusulmane Les attitudes islamophobes, alimentées par l’animosité envers la population musulmane par les groupes d’extrême droite, mais aussi par la série de politiques du gouvernement centriste d’Emmanuel Macron prétendant endiguer le terrorisme islamique radical, ont créé une culture d’hostilité envers les musulmans et les pratiques islamiques et ont finalement conduit à une fuite massive des cerveaux dans le pays qui abrite la plus grande population musulmane d’Europe. Depuis 2015, la France a adopté une série de lois qui, selon les musulmans, ont restreint certaines de leurs libertés. En 2016, une loi a été introduite pour limiter le port de symboles religieux manifestes – tels que les hijabs – au travail. En 2017, le gouvernement de Macron a adopté une loi soumettant la nomination des imams à un examen gouvernemental sévère, dans le cadre d’un effort plus large qui, selon lui, aiderait à arrêter la propagation de l’islam radical. Le gouvernement a également fermé plusieurs groupes gérés par des musulmans, tels que des mosquées, des associations caritatives et des organisations à but non lucratif, notamment le Collectif Contre l’Islamophobie en France, fondé en 2004 et qui documente le phénomène depuis lors et souligne chaque année l’augmentation des attaques islamophobes. En 2021, le ministre de l’Enseignement supérieur en place à l’époque a déclaré qu’il souhaitait mettre un frein à l’enseignement des idéologies islamistes présumées d’extrême gauche, qu’il qualifiait d’islamo-gauchisme.Selon les universitaires, l’environnement médiatique a également présenté une vision plus négative des musulmans,, qui a été renforcée pendant la campagne présidentielle de 2022 par les candidats d’extrême droite Marine Le Pen et Eric Zemmour, qui ont consacré une grande partie de leurs discours électoraux aux « dangers de l’islam ». Source : Discrimination Is Pushing Muslim Professionals to Leave France – Bloomberg
par Lode Vanoost (traduit en français, source en néerlandais) La Sûreté de l’État répond-elle actuellement aux attentes d’un service de sécurité ? Par le passé, des incidents ont révélé que les services de renseignement à travers le monde se livrent souvent à des pratiques sournoises. Beaucoup de musulmans belges en ont fait l’expérience directe, avec parfois de lourdes conséquences. C’est ce que conclut une étude de l’Université KUL 1 sur les conséquences des actions menées par la Sûreté de l’État dans le cadre de la lutte contre la radicalisation violente et le terrorisme. Quatre chercheuses ont ainsi interrogé 23 musulmans belges qui ont fait l’objet d’un signalement sans même en avoir été informés. Pour certains, le signalement a conduit à un licenciement en raison d’une fiche S. D’autres ont vu leur compte bancaire être clôturé ou ont été empêchés de voyager à la frontière. Dans quelques cas, ils ont été déportés. Plusieurs personnes interrogées ont subi de graves dommages psychologiques après avoir été stigmatisées au travail, dans la communauté locale ou au sein de leur propre famille. Aucune d’entre elles n’a, à aucun moment, été poursuivie ou condamnée pour des actes liés au terrorisme. Elles ont uniquement découvert le signalement suite à un incident parfois brutal avec la police ou au contrôle des frontières. Les chercheurs de la KUL concluent que de nombreux musulmans sont injustement ciblés par les actions des services de sécurité et qu’ils subissent par conséquent un préjudice matériel, moral et financier. UNE FICHE S À LA DEMANDE DE L’EMPLOYEUR ? Les 23 victimes ont toutes été signalées pour un comportement suspect qui a valu que leur nom soit ajouté à une base de données sécuritaire des services de renseignements. Pour pouvoir émettre un signalement, il n’est nullement nécessaire qu’une loi ait été violée. Il suffit qu’un agent de la Sûreté de l’État estime qu’une personne (ou une organisation) soit inquiétante et mérite d’être surveillée. Si, plus tard, il s’avère que le signalement n’était pas fondé, les victimes ne sont pas indemnisées pour le préjudice financier qu’elles ont subi. De plus, il y a de fortes suspicions que la Sûreté de l’État rédige des fiches S à la demande de certains employeurs. Il y a, à titre d’exemple, le cas d’un délégué syndical à l’aéroport qui, avant de devenir syndicaliste, avait travaillé pendant des années à la satisfaction de tous. Or, durant une action sociale pour de meilleures conditions de rémunération et de travail, ce dernier a été licencié sur-le-champ. En Belgique, il est possible de faire appel contre une fiche S auprès de l’Organe de recours du tribunal, mais pas contre les conséquences d’un signalement. LE TERRORISME TRAITÉ COMME PROBLÈME D’UNE COMMUNAUTÉ Tous les répondants ayant participé à l’enquête reconnaissent le besoin de services gouvernementaux de sécurité et de renseignement. Cependant, ils dénoncent le fait que cette nécessité soit devenue un prétexte pour commettre des abus qui, par ailleurs, s’avèrent être fondés sur des préjugés, de fausses hypothèses et un manque parfois choquant de connaissances, de perspicacité et de compréhension des phénomènes sociaux sur lesquels les agents sont censés enquêter. C’est pourquoi les répondants préconisent l’établissement de critères juridiques objectifs et une formation ciblée des fonctionnaires concernés sur la base de ces critères, car l’approche actuelle contient une défaillance structurelle. De plus, la Sûreté de l’État traite le terrorisme et la radicalisation comme un problème de toute une communauté, et non pas d’individus. Notre rédaction a pu consulter le dossier d’un interprète assermenté qui a été victime de ces dérives sécuritaires et a perdu son emploi. Il est passé par des procédures extrêmement lentes et a finalement été blanchi de toutes les allégations mentionnées dans le signalement à son égard. Nous avons également eu accès aux plaidoiries, dans lesquelles il oppose à chacune des accusations portée par la Sûreté de l’Etat la réalité des faits de manière détaillée. Son plaidoyer ainsi que les témoignages en sa faveur ont été suffisamment convaincants pour le tribunal afin d’obtenir gain de cause sur toute la ligne et pour condamner la Sûreté de l’État. Dans une interview avec notre journal, l’interprète en question déclare : « Certains agents de la Sûreté de l’État étaient tellement convaincus d’avoir attrapé un gros poisson que leurs préjugés et leur manque de connaissances les ont menés dans une vision étroite qui a inévitablement conduit à ce fiasco. J’espère que ma victoire pourra inspirer d’autres victimes à saisir les tribunaux. Mais il serait encore mieux que les législateurs de ce pays se rendent compte que cette impunité ne peut plus continuer et qu’ils donnent suite aux nombreuses suggestions que les chercheurs de la KUL ont formulées dans leur rapport. » https://soc.kuleuven.be/anthropology/files/FARapport3-web-FR Sources : https://www.dewereldmorgen.be/artikel/2022/12/19/staatsveiligheid-een-noodzakelijk-kwaad-of-gewoon-een-kwaad/ https://www.demorgen.be/nieuws/plots-stond-bilal-op-een-lijst-van-de-veiligheidsdiensten-ik-werd-bang-van-mezelf-toen-ik-het-rapport-las~b11dfd65/?referrer=https://www.google.com/
Le racisme et la discrimination sont un problème « sérieux et préoccupant » au sein du ministère des affaires étrangères hollandais. Voici la conclusion d’une enquête auprès des fonctionnaires qui a été menée par le conseil d’administration mis en place par les plus hauts responsables du département. Les chercheurs affirment qu’il existe un racisme institutionnel au ministère même ainsi que dans les ambassades et les postes diplomatiques à l’étranger. Blagues racistes L’enquête révèle que les fonctionnaires sont confrontés à des abus verbaux, des mesures dérogatoires, du racisme culturel, des blagues racistes ainsi qu’à des accusations et des insinuations trompeuses. Les fonctionnaires ont, par exemple, déclaré que des personnes ont à plusieurs reprises été qualifiées de « singes », « bokitos* », « nègres » et « Père Fouettard » en raison de leur couleur de peau. Les pays africains ont été qualifiés de « pays de singes ». Des injures ont également été prononcées dans les départements en charge de la coopération au développement dans les pays africains. Le racisme a aussi été constaté chez les cadres. Les personnes de certaines cultures étaient associées à des « paresseux » et des « criminels ». De plus, les personnes interrogées indiquent que les cadres prennent trop peu de mesures correctives ou ne prennent aucune mesure lorsqu’ils sont informés des cas de racisme. Les fonctionnaires biculturels et les fonctionnaires de couleur se sentent parfois exclus et ignorés. Ils constatent que certains collègues blancs les considèrent comme des êtres d’une « autre ethnie et culture » et non comme un Hollandais à part entière ou un collègue équivalent. À titre d’exemple, le rapport indique qu’un fonctionnaire a reçu la remarque suivante : « Tu joues bien aux jeux de palets pour un nègre ». Dans un consulat hollandais, un fonctionnaire aurait dit (avec la porte ouverte pour que les autres puissent l’entendre) : « Vous devriez remettre les Asiatiques dans leurs cages. Pendez-les à l’arbre le plus haut, ils doivent connaître leur place. » Certains fonctionnaires de La Haye ont indiqué qu’ils ne souhaitaient pas « partager l’avion avec des femmes voilées ». Dans une réaction, les ministres Hoekstra et Schreinemacher ont déclaré que le racisme et la discrimination sont inacceptables. Le Secrétaire général s’est excusé et a exprimé ses regrets pour « l’incapacité apparente à fournir un environnement de travail dans lequel ce type d’événement n’a pas sa place ». L’enquête a vu le jour après les manifestations de Black Lives Matter en 2020 lorsque le conseil d’administration du ministère des Affaires étrangères avait décidé d’enquêter sur les formes de racisme qui ont lieu au sein de l’organisation. *« bokito » fait référence au nom d’un gorille échappé d’un zoo néerlandais en 2007 Source : https://nos.nl/artikel/2456127-institutioneel-racisme-bij-buitenlandse-zaken-top-biedt-excuses-aan