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Le CCIE s’inquiète de la configuration de l’Assemblée nationale française

Les élections législatives ont permis de battre un certain nombre d’élus connus pour leurs positions islamophobes durant leur mandat et de permettre à de nouveaux visages porteurs d’espoir d’entrer à l’Assemblée Nationale. Pour autant, il demeure une certaine perplexité au regard de la composition définitive de l’Assemblée nationale. En effet, à l’issue du second tour et malgré son statut de première force d’opposition, la NUPES n’a pas atteint l’objectif qu’elle s’était fixée d’obtenir une majorité à l’assemblée nationale, et le nombre de ses députés est en deçà de l’espoir que sa campagne a pu susciter. En définitive, l’inquiétante percée électorale du RN en fait le principal bénéficiaire de cette élection. Cette victoire du RN doit être imputée au parti présidentiel et aux positions controversées de ses dirigeants notamment durant les débats qui ont entouré l’élection. Tandis que Jean-Michel Blanquer désignait son concurrent de la NUPES en ennemi après avoir été éliminé dès le premier tour, François Bayrou hésite à nommer l’extrême-droite pour ce qu’elle est, et Eric Dupond-Moretti déclare même la possibilité d’avancer ensemble avec le RN. Sur le terrain, ces positions se traduisent par un éclatement du barrage républicain. Sur les 62 duels RN/NUPES, le parti présidentiel n’a appelé à faire barrage que sur 6 circonscriptions et plusieurs duels entre la coalition présidentielle et le RN se sont soldés par la victoire de ce dernier. Ces exemples démontrent à la fois l’irresponsabilité qui domine la vie politique vis à vis du danger de l’extrême-droite et les pures logiques de calcul électoraliste Dans les deux cas, la composition définitive de l’Assemblée nationale laisse présager un quinquennat difficile en matière de lutte contre l’islamophobie durant lequel le CCIE redoublera d’efforts et en appelle d’ores et déjà à la vigilance et à la mobilisation de ses membres. 

Dégradation de la mosquée de Peronne

Dans la nuit de samedi à dimanche, veille de l’Aïd el Fitr, c’est à l’heure du Fajr que la communauté musulmane de Péronne dans la Somme a découvert sa mosquée vandalisée. Entre 1h30 et 4h du matin, des individus se sont introduit de force vidé les extincteurs d’incendies sur les tapis, renversé le mobilier et dégradé les Coran mis à disposition pour les fidèles. Unique mosquée de l’est du département, elle est située dans le canton où Damien Rieu, co-fondateur du groupement d’extrême-droite Génération Identitaire, dissous depuis, s’était présenté aux élections départementales. Dans le contexte tendu de l’élection présidentielle, les dégradations de lieux de culte musulmans se multiplient. La semaine dernière, le soir de la défaite de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, deux mosquées de la périphérie d’Aix-en-Provence avaient également été taguées.

Les moutons volés pendant le ramadan : saisissez le CSA

30 mars 2022, sur CNEWS, dans l’émission L’Heure des Pros 2. Dans un débat portant sur la possible victoire de Marine Le Pen aux élections présidentielles, le journaliste (chef sur service “Etranger” sur LCI) Vincent Hervouët évoque le déni d’Emmanuel Macron face aux revendications de certains agriculteurs. Dans le récit qu’il fait de l’agriculteur qui a tué, fin mars à Longré en Charente, l’un de ses cambrioleurs, il énumère les différentes problématiques que rencontrent les agriculteurs, et notamment les pillages. Il enchaîne ensuite en visant la communauté musulmane : Vincent Hervouët : On rentre dans le ramadan. Ça va être les moutons qui vont être… enlevés. Elisabeth Lévy : On ne leur enlève pas de force… VH : Eh bien si, bien sûr que si ! Il y a des vols de moutons. EL : Ah pardon. VH : Avant l’Aid, il y a des vols partout, de moutons. Alors qu’Elisabeth Lévy semble choquée par cette information, Vincent Hervouët continue sa démonstration pour évoquer la solitude des agriculteurs. L’animateur de l’émission, Pascal Praud, reste silencieux. Il faudra attendre plusieurs minutes avant qu’il ne reprenne la parole pour annoncer la suite du débat. En plus de faire erreur sur la période (le ramadan, qui débutait effectivement quelques jours plus tard, est un mois de jeûne qui se termine par une fête qui n’a rien à voir avec la fête du sacrifice, qui elle a lieu, cette année, en juillet 2022), Vincent Hervouët vise clairement la communauté musulmane et appuie une idée raciste qui a son ancrage depuis longtemps, en particulier depuis que M. Sarkozy a parlé des moutons égorgés dans les baignoires des musulmans. Dans un contexte de prise de parole où M. Hervouët défend un agriculteur qui s’est fait justice lui-même à l’aide de son fusil de chasse, il semble évident que cette information sur les vols de moutons pendant le ramadan incite à la haine, à la violence ou à la discrimination à l’encontre d’un groupe déterminé en raison de son appartenance religieuse. Le CCIE a donc décidé de déposer plainte contre Vincent Hervouët, Pascal Praud et CNEWS. Nous vous invitons à effectuer un signalement auprès du CSA (ARCOM) en vous rendant sur ce lien et en complétant le formulaire. Le nombre de personnes qui saisissent le CSA a son importance dans la prise en charge du dossier. Afin de vous faciliter le travail, nous avons regroupé les informations nécessaires au signalement ci-dessous : Je suis particulier Type de média : Télévision Type de programme concerné : Emission / Fiction / Information Nom de la chaîne : CNEWS Date de diffusion : 31/03/2022 Heure de diffusion : 20:00 Heure de la séquence : 20:12 Nom de l’émission : Autre > L’Heure des Pros 2 Cochez : j’ai été choqué par le contenu d’une séquence ou d’un programme Sélectionnez : Propos ou images dégradantes, discriminantes ou diffamantes. Sélectionnez ensuite « Incitation à la haine et/ou à la violence«  Description de l’alerte : Dans le récit qu’il fait de l’agriculteur qui a tué, fin mars à Longré en Charente, l’un de ses cambrioleurs, le journaliste Vincent Hervouët énumère les différentes problématiques que rencontrent les agriculteurs, et notamment les pillages. Il enchaîne ensuite en visant la communauté musulmane, l’accusant de voler des moutons pendant le ramadan. Terminez en indiquant vos coordonnées.

Le TA de Bordeaux annule la décision de fermeture de la mosquée de Pessac (Gironde)

Ce jour, le tribunal administratif de Bordeaux a suspendu la décision de fermeture de la mosquée de Pessac prononcée le 15 mars dernier par la préfecture de Gironde. La mosquée El Farouk de Pessac a fait l’objet d’une procédure de fermeture administrative initiée par la préfecture de Gironde qui lui reprochait d’avoir « promu un islam radical et véhiculé une idéologie salafiste. » Le rassemblement des musulmans de Pessac, qui gère le lieu de culte, a vivement contesté cette décision devant le tribunal administratif de Bordeaux. Celui-ci a reconnu que les arguments avancés par les responsables de la mosquée étaient légitimes. Le Collectif contre l’islamophobie en Europe tient à féliciter l’ensemble des fidèles de la mosquée ainsi que les responsables du lieu de culte pour leur victoire qui leur permettra d’exercer leur liberté de conscience et de culte avec dignité.

La politique sécuritaire de la France qualifiée de persécution au regard du droit international

Le 2 mars dernier, l’ONG britannique CAGE a publié un rapport accablant dans lequel la présidence d’Emmanuel Macron est décrite comme « la plus oppressive pour les musulmans français dans l’histoire récente ». Au moyen d’une analyse factuelle de la répression antimusulmane en France, ce rapport décrit une politique draconienne “d’entrave systématique » et pointe les nombreuses dérives mettant ainsi à mal la stratégie sécuritaire du gouvernement français. En janvier dernier, le ministère de l’intérieur publiait les chiffres de sa politique sécuritaire :en moins de 2 ans, 24 887 contrôles de structures ont été effectués, qui ont abouti a : • La fermeture de 718 organisations, établissements musulmans, de mosquées, d’écoles musulmanes et de commerces et entreprises. • La saisie de 46 millions d’euros d’avoirs Selon CAGE, il ne s’agit ni plus ni moins que d’« une extorsion parrainée par l’État”.Au regard du droit international, les auteurs de ce rapport qualifient de réelle persécution les dérives que subissent les musulmans de France.  En guise de recommandations, CAGE appelle les organisations de la société civile européenne :• à étendre leur solidarité aux personnes et organisations touchées par la politique d’entrave systématique et l’islamophobie structurelle en France • à s’opposer vigoureusement à toute tentative de la France d’exporter ses politiques islamophobes pendant son mandat à la présidence de l’UE, • à demander l’abrogation de la « loi séparatisme », de la charte des imams et demander l’annulation de la dissolution de toutes les organisations sous prétexte de « séparatisme » et des réparations pour les organisations touchées. Lien vers le rapport en français : 

Lettre ouverte à Emmanuel MACRON, Président de la République Française : stop à l’institutionnalisation de l’islamophobie !

Le 2 mars dernier, plus d’une trentaine d’universitaires et chercheurs du monde entier ont lancé un appel dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron  intitulée “Stop à l’institutionnalisation de l’islamophobie” Dressant un constat accablant du quinquennat Macron en matière du respect des libertés individuelles et collectives, de respect de la laïcité, et de lutte contre les discriminations. Cette lettre met en lumière l’aggravation de l’islamophobie institutionnalisée, et la posture inquisitrice du gouvernement vis -à -vis des organisations de défense des droits humains critiques de son action. La lettre en entier :  » Monsieur le Président, Nous, universitaires du monde entier spécialisés en études islamiques, études françaises et francophones, études religieuses, histoire, sociologie, anthropologie, sciences politiques et plus encore, tenons à exprimer notre profond choc face à l’aggravation de l’islamophobie institutionnalisée qui a caractérisé votre mandat. En 2017, vous avez été élu sur la promesse d’une société inclusive et ouverte loin du déclinisme et de la bigoterie antimusulmane de Marine Le Pen. Malheureusement, dès votre prise de fonction, nous avons constaté le contraire exact de vos promesses. Sous votre présidence, la France s’est transformée en une société de plus en plus islamophobe et dangereusement répressive. Soyons direct : vous vous  êtes révélé beaucoup plus dangereux pour les libertés françaises que ces « islamistes », « séparatistes », et « djihadistes » potentiels que votre gouvernement paranoïaque voit derrière chaque hijab ou « barbe salafiste ».  En effet, contrairement à eux, c’est vous qui contrôlez réellement l’État français et possédez donc les outils pour annuler les libertés à volonté, ce dont depuis des années vous ne vous êtes pas privé. Pensons par exemple à votre loi contre le « séparatisme islamiste » (loi autoritaire qui prétend faussement «renforcer le respect des principes républicains » alors qu’elle les met en danger) ou à cette inique « Charte islamique des principes », dont tout le monde sait qu’elle a été imposée par vous et votre gouvernement aux représentants des organisations françaises musulmanes via la coercition et à coups de menaces explicites totalement inacceptables pour qui respecte la liberté religieuse et la laïcité française. Le traitement exclusiviste et discriminatoire des musulmans, ce deux poids deux mesures sans fin vis-à-vis de l’islam par rapport aux autres religions, si évident dans toutes ces entreprises, constitue bel et bien une violation grave et chez vous quasi permanente de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État, qui entre autres choses exige de vous un traitement strictement égalitaire de toutes les religions reconnues en France.  Mais dans votre nouveau rôle de Grand Mufti autoproclamé de l’Islam de France, vous vous autorisez maintenant à dicter la doctrine islamique elle-même, rien de moins, tout en traitant les musulmans et leur foi de manière discriminatoire, comme la seule religion qui devrait être disciplinée, moulée, façonnée ainsi par un État coercitif et répressif dès qu’il s’agit d’islam. Ces efforts sont motivés par la perception, hélas très forte en France, de l’islam comme une menace pour la sécurité nationale. Ainsi, lors de son témoignage du 8 octobre 2019 devant l’Assemblée nationale, votre ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, fut invité à préciser ce qu’il entendait par « signes de radicalisation religieuse ». Tout béatement, il énuméra ceci : une « pratique religieuse rigoriste » (allant même jusqu’à préciser «surtout pendant le ramadan »!); le port de la barbe; une « pratique régulière et ostentatoire de la prière rituelle »; la « marque de friction de la tabaa » sur le front d’un musulman. Or, aucune de ces pratiques, même prises ensemble, ne peut être qualifiée d’extrémisme religieux et encore moins de « signes précurseurs de la radicalisation djihadiste ». Elles et d’autres sont néanmoins répertoriées ainsi sur diverses pages web du gouvernement français dans un affichage honteux de sectarisme et d’ignorance envers les musulmans, l’islam, et la religion en général. Nous vous invitons donc à cesser de confondre pratique conservatrice voire rigoriste et orthopraxie religieuse avec des « signes avant-coureurs de djihadisme ». Certaines « éminences grises » universitaires adeptes de pseudo concepts fumeux mais que vous utilisez néanmoins comme « conseillers du prince » sont elles aussi responsables de nourrir de telles croyances fallacieuses, bigotes, ignorantes et islamophobes dans les milieux gouvernementaux et médiatiques. Si nous pensions que vous étiez vraiment intéressés à connaître les pratiques religieuses de millions de vos concitoyens et le meilleur des études islamiques dont celles portant sur l’islamisme, nous serions heureux de vous proposer des dizaines de noms d’érudits, scientifiques et experts universitaires infiniment plus crédibles et sérieux que ces deux ou trois intellectuels frauduleux et guignols médiatiques qui défilent dans les palais de la République et squattent les grands média malgré leur manque de crédibilité universitaire et scientifique de plus en plus criante, et ce parmi leurs propres pairs. Plus largement, votre gouvernement a démontré sans relâche une approche antiscientifique de la critique, notamment en ce qui concerne l’étude de l’impact du racisme structurel. Le Ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer et la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal ont répété des discours conspirationnistes et réactionnaires ciblant les universitaires, les organisateurs étudiants ainsi que les militants antiracistes et féministes. Ils ont créé une peur verte et rouge dans le secteur de l’éducation, avatar français du McCarthyism dépeignant une soi-disant menace existentielle de l’« islamo-gauchisme » et du « wokisme », nouvelles obsessions pathologiques des élites françaises. Dépourvues de toute base analytique et factuelle et de toute connaissance réelle des champs universitaires dont ils parlent sans en connaître ne serait-ce que les textes fondateurs ou les penseurs majeurs, ces figures éminentes de votre administration ont vilipendé toutes les critiques venant de la gauche, contribuant ainsi à la toxicité accrue de la sphère publique française. Et pendant ce temps, les musulmans qui tentent de lutter contre des discriminations injustes, elles bien réelles, sont immédiatement accusés de « radicalisation» et d’«extrémisme ». Sous vos ordres directs, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a ainsi enclenché une attaque de grande envergure contre

L’assemblée générale de l’ONU désigne le 15 mars journée internationale de lutte contre l’islamophobie

Ce mardi, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution à l’initiative du Pakistan pour faire du 15 mars la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie. Cette journée qui a pour but de favoriser le dialogue et la promotion d’une culture de tolérance et de paix fondée sur le respect des droits humains et de la diversité des religions et des convictions sera intégrée au calendrier des journées mondiales de l’ONU. De plus en plus visible dans les médias, l’islamophobie est depuis plusieurs décennies amplifiée par des discours politiques de tous bords qui l’exploitent à des fins électorales, n’en faisant plus uniquement le marqueur de l’extrême-droite mais bel et bien une attitude transversale qui prend des proportions “épidémiques” selon la représentation pakistanaise. Malgré le consensus et saluée par de nombreux pays, la résolution a fait réagir les représentants des délégations françaises et européennes qui ont critiqué l’utilisation du terme “Islamophobie” et arguant que la désignation d’une journée dédiée segmente la lutte contre l’intolérance religieuse. Ce positionnement, la France en tête de file, aux côtés des Etats-Unis et d’autres pays européens le portaient déjà en 2020 lorsqu’ils avaient voté contre la résolution appelant à une action concrète pour l’élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance, et se trouve aux antipodes du discours moralisateur de ces pays européens en matière de lutte contre les discriminations. Pour rappel, l’islamophobie est une violation des droits humains et des libertés de religion et de conviction des musulmans.Dénoncée depuis plusieurs décennies par toutes les institutions sérieuses de terrain à travers le monde , cette forme de racisme se définit comme l’ensemble des actes de discrimination ou de violence contre des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à l’islam.  Ainsi, l’instauration d’une journée internationale de lutte contre l’islamophobie par l’ONU ouvrira-t-elle peut-être la voie à plus d’espoir en matière d’égalité de droits.

La France utilise-t-elle la présidence de l’Union Européenne pour diffuser l’islamophobie ?

Tandis que l’attention européenne est tournée à l’est, accaparée par le conflit russo-ukrainien, sans pour autant questionner le traitement différencié des réfugiés en fonction de leur couleur de peau, qu’en est-il des effets de la présidence Française de l’UE en matière de lutte contre les discriminations ? Shada Islam, membre du prestigieux Conseil stratégique du European Policy Center à Bruxelles rapportait déjà le 3 janvier dernier dans le Guardian que de très nombreux européens de confession musulmane craignaient que la présidence française de l’UE ne permette une diffusion insidieuse du discours anti-musulmans dans l’élaboration des politiques européennes, notamment en matière de lutte contre les discriminations. Trois mois plus tard, la crainte exprimée du bout des lèvres se confirme donc et devient réalité pour qui reste vigilant. Alors qu’en mai 2020, le meurtre de George Floyd aux Etats-unis avait poussé l’UE par la voix de la présidente de la commission Ursula Von der Leyen à annoncer la mise en place d’un plan d’action contre le racisme, les organisations de la société civile avaient alors appelé à la mise en place d’un plan ambitieux et restaient vigilantes quant à la forme que ce dernier prendrait. Les contours de ce plan, dessinés par la commission européenne, devait inclure un certain nombre de dispositions dont la nomination d’un coordinateur européen chargé de la lutte contre la haine anti-musulmane.C’était sans compter le lobbying actif du gouvernement français qui, à l’évidence, a décidé d’user de son influence au sein des institutions européennes pour dicter la marche en matière de racisme. Dans les conclusions du conseil de l’UE, on observe ainsi que toute mention de lutte contre le racisme systémique et institutionnel a été supprimée. De la même manière, il n’est fait mention nulle part de la nomination d’un coordinateur européen chargé de la lutte contre la haine anti-musulmane, sur le modèle de son équivalent chargé de la lutte contre l’antisémitisme. Ce poste, créé en décembre 2015 et qui avait vu son mandat renouvelé en juillet 2018, est un poste essentiel pour la lutte contre l’islamophobie.Force est de constater que son non-renouvellement pourtant soutenu par plusieurs députés européen, n’est pas sans lien avec le contexte de la présidence française. La commissaire européenne à l’égalité Helena Dalli, attaquée par le gouvernement français à travers des personnalités politiques françaises, Marlène Schiappa et Clément Beaune en première ligne, n’a pour le moment pas réagi dans ce bras de fer autour de la lutte contre les discriminations anti-musulmanes.   Reste à savoir si la commission européenne sera suffisamment immunisée contre la diffusion du discours politique anti-musulman français, et si les ONG de lutte contre les disctriminations et pour l’égalité trouveront les ressorts necessaires pour promouvoir un mode de vie européen reposant sur l’égalité et l’inclusion auprès des responsables européens. Sources : https://www.theguardian.com/world/commentisfree/2022/jan/03/europes-muslims-braced-frances-eu-presidencyhttps://www.leparisien.fr/politique/leurope-doit-faire-son-travail-contre-les-associations-islamistes-juge-marlene-schiappa-22-11-2021-NMB6FCJYBJCBHHBHOZAOYKKAYQ.php 

Fermeture administrative de la mosquée de Pessac. La liste s’allonge.

La mosquée Al Farouk de Pessac est victime d’une procédure de fermeture administrative initiée par la préfecture de Gironde. Gérée par le Rassemblement des musulmans de Pessac, il lui est reproché d’avoir “promu un islam radical et une idéologie salafiste”. Contestant vivement cette décision et les arguments avancés par la préfecture, la mosquée et son président dénoncent des arguments fallacieux et une décision infondée qu’elle qualifie de “punition collective” dans son communiqué. Elle met également en avant de bonnes relations avec les pouvoirs publics et dénonce l’injustice de cette décision. En octobre 2020, la mosquée et son président Abdourahmane Ridouane avaient déjà subi des perquisitions par la police dans le cadre du contrôle accru des responsables associatifs musulmans qui a suivi l’assassinat de Samuel Paty. La préfecture avait choisi de ne pas dévoiler le bilan de ces perquisitions. La mosquée et son président par le biais de son avocat ont décidé de faire usage de tous les recours possibles pour contester cette décision arbitraire. La préfecture, qui justifie sa décision en invoquant la loi de 1905 et le code de la sécurité intérieure, prive ainsi près d’un millier de fidèles de leur lieu de culte et ce à moins d’un mois du début du mois de Ramadan. © Crédit photo : archives Claude Petit / « Sud Ouest »

Injustement accusé de radicalisation, un pilote d’Air France réhabilité par le juge administratif

Soupçonné de radicalisation, un pilote de ligne de la compagnie aérienne Air France a été empêché de voler depuis plus de trois mois, rapporte, le journal « Le Parisien ». Un arrêté conjoint de la préfecture de police de Paris et de Loire-Atlantique avait décidé de lui retirer son habilitation à accéder aux zones de sûreté réglementées des aérodromes. Après avoir saisi le tribunal administratif de Montreuil, celui-ci lui donne gain de cause. Il peut donc exercer de nouveau.  On avait reproché au pilote de 35 ans sa proximité avec un ancien collègue d’Air Algérie « connu pour sa pratique rigoriste de l’islam ». « Très proches, les deux hommes partagent les mêmes convictions rigoristes et contraires aux valeurs de la République. Monsieur X entretient également des relations avec des individus connus comme appartenant ou étant proches de la mouvance islamiste radicale », précise l’arrêté. Ces accusations proviennent d’une « note blanche » (document écrit mais non signé) des services de renseignement, qui avance des faits non étayés selon le juge administratif . Elle indique que le pilote respectait ses heures de prières « y compris pendant un vol », ainsi que le jeûne du mois du Ramadan, au mépris des règles de sécurité aérienne imposées au personnel navigant. Des accusations que le pilote réfute totalement. Les autorités préfectorales ont de même signalé sa fréquentation de la mosquée de Tremblay-en-France (Région parisienne) ainsi que d’une mosquée du Xe arrondissement de Paris. Des arguments trop faibles, selon le tribunal, qui considère, à juste titre, que la seule fréquentation de ces lieux ne suffisait pas à qualifier le pilote comme extrémiste.  Par ailleurs, et contrairement à ce que soutenait la préfecture, aucun collègue n’a jamais demandé à ne pas voler avec lui. “Il ressort de l’ensemble de ces documents que Monsieur X a entretenu avec l’ensemble des personnels navigant de la compagnie aérienne, qui l’emploie depuis 2018, des relations professionnelles cordiales et appropriées aux responsabilités qui lui sont confiées et n’a pas hésité à prendre part, au cours d’escales, aux rencontres conviviales organisées dans des bars ou des restaurants par les équipages », relève l’ordonnance rendue ce jeudi. Selon son avocat, l’accusé aurait donc été “victime d’une dénonciation calomnieuse” dans un contexte où il avait réussi la sélection pour intégrer Air France.  Le pilote récupère donc son habilitation d’accès et pourra à nouveau exercer son métier. Mais son cas de suspension n’est pas unique au sein de la compagnie aérienne Air France. Suite aux attentats de novembre 2015, 73 accréditations d’agents fichés S ont été retirées, sur la base de soupçons de radicalisation. Les aéroports demeurent des lieux sensibles à protéger mais les discriminations récurrentes envers les employés en raison de leur religion n’apportent aucune sécurité particulière. 

Le Collectif Contre l’Islamophobie en Europe est une association sans but lucratif basée en Belgique.

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