Il y a quelque temps, nous partagions avec vous l’histoire de Samira, une thérapeute qui a été discriminée dans sa recherche de local pour établir son cabinet. Aujourd’hui, nous sommes fiers de vous présenter les résultats de son combat. Merci à Me. Tammuze Al-Douri, qui a accompagné et soutenu Samira dans sa quête de justice.
Chaque jour, le CCIE reçoit des témoignages déchirants d’élèves musulmanes harcelées en raison de leurs tenues. Leila a courageusement accepté de partager son témoignage, dans lequel beaucoup de jeunes filles pourront s’identifier. Malheureusement, l’histoire de Leila n’est pas un cas isolé. Il est donc grand temps de briser le silence ! Ensemble, faisons entendre les voix de ces jeunes filles.
Comme en 1930 où le physique des personnes juives était utilisé pour nourrir l’antisémitisme, aujourd’hui, une caractéristique physique comme une tache sur le front liée à la pratique religieuse de certains musulmans est érigée au rang de signe religieux ostentatoire au même titre qu’un habit vestimentaire. Ce raisonnement juridique est islamophobe et doit être contesté, comme le font Amine et son avocat. Témoignage à écouter jusqu’au bout.
Emira* est employée dans une société de réinsertion professionnelle. A ce titre, elle exerce en tant qu’animatrice dans une école primaire publique. Sa mission consiste à accompagner et surveiller les enfants pendant les heures de cantine et de pause. Durant le premier mois de sa prise de fonction, son turban est accepté et ne fait l’objet d’aucune remarque, ni de la part de ses employeurs ni de la part des responsables de l’établissement scolaire. Elle est par ailleurs très appréciée des enfants, qui ne font aucune observation concernant son turban. C’est au cours du deuxième mois qu’Emira est interpellée par sa supérieure, qui lui explique qu’elle ne doit plus porter son turban, invoquant le principe de neutralité à l’école. Cette remarque est arrivée quelques jours après l’intervention exceptionnelle d’Emira dans un autre établissement scolaire. Surprise, Emira ne comprend pas le changement d’attitude de ses supérieurs, qui ne lui avaient jusqu’alors adressé aucune observation concernant le port de son turban. D’ailleurs, ils reconnaissent eux-mêmes être indifférent au fait qu’elle porte le turban, mais qu’ils subissent des pressions. De qui ? En tout état de cause, ces personnes ont fini par convaincre la société dans laquelle Emira travaille de se débarrasser d’elle. « En revanche vous pouvez travailler dans le ménage à l’école, mais pas animatrice ». Voilà la phrase qui a été adressée à Emira qui, indignée, décide de contacter le CCIE. En charge de ce dossier, le CCIE lui apportera l’aide, le soutien et les conseils dans cette affaire. C’est grâce à votre soutien que le CCIE peut venir en aide à toutes celles qui comme Emira tentent de vivre leur foi de manière apaisée, dans une société de plus en plus rongée par les thèses d’extrême droite. Pour les autres femmes qui sont privées de leurs droits, Emira adresse ce message : « Surtout, ne pas s’avouer vaincu ! Si la loi nous permet de garder notre foulard dans des métiers autres que le ménage, alors allons-y ! » *Le prénom a été modifié
Yasmine*, étudiante portant le foulard, vient d’intégrer à la rentrée scolaire 2021 un institut de formation en soins infirmiers. Dès la réunion de rentrée, la direction de l’établissement de santé – dans lequel les étudiants exercent – leur annonce l’application du principe de neutralité au sein du réfectoire. Les étudiantes portant le foulard devront donc le retirer pour manger ! Les syndicats ont pris connaissance des faits et ont été scandalisés d’apprendre ces nouvelles mesures. Les étudiantes voilées seraient en effet les seules concernées par cette interdiction. Considérant que cette décision était discriminatoire, les syndicats ont entrepris des démarches auprès des responsables. Mais l’établissement de santé a refusé de les entendre et a même renforcé ses prises de position discriminatoires, jouant sur le statut des étudiantes, considérant ces dernières comme stagiaires. Jusqu’à ce jour, les étudiantes portant le foulard n’ont pas le droit de déjeuner au réfectoire avec le reste de leurs camarades. Elles n’ont d’autres choix que de se rabattre sur des micro-ondes qu’a bien voulu leur mettre à disposition leur établissement pour réchauffer leurs plats. Cette situation reste pénible pour elles, leur rajoutant une charge supplémentaire pour s’occuper de leur repas. Désespérée, Yasmine s’est donc tournée vers le CCIE, pour en savoir plus sur ses droits en tant qu’étudiante. Aujourd’hui, le CCIE est en contact avec ces étudiantes pour suivre leur dossier et leur apporter conseil. Pour les étudiantes qui sont dans la même situation que Yasmine, elle adresse ce message : « N’hésitez pas à en parler autour de vous, et n’oubliez pas que vous n’êtes jamais seul(e)s ! » *Le prénom a été modifié