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Incendie déclaré sur le chantier de sa future maison

Mercredi 24 novembre dernier, Yassine F. découvre l’abri de chantier de sa future maison en feu. Un incendie a ravagé les lieux, où celui-ci avait obtenu un permis de construire. Dans cette affaire, la piste criminelle est privilégiée et l’islamophobie est mise en évidence. En effet, pour certains habitants de la commune de Saint-Jeures, la famille de Yassine F. n’est pas la bienvenue. Une pétition aurait même circuler  pour dénoncer le permis de construire de la maison de ce dernier. « Le problème aujourd’hui, c’est que je ne porte pas le nom et le prénom qui vont bien », affirme-t-il au quotidien Le Progrès, avant de conclure : « J’abandonne mon projet, j’ai peur pour mes enfants ».

« Travailler dans le ménage à l’école, oui, mais pas animatrice »

Emira* est employée dans une société de réinsertion professionnelle. A ce titre, elle exerce en tant qu’animatrice dans une école primaire publique. Sa mission consiste à accompagner et surveiller les enfants pendant les heures de cantine et de pause.  Durant le premier mois de sa prise de fonction, son turban est accepté et ne fait l’objet d’aucune remarque, ni de la part de ses employeurs ni de la part des responsables de l’établissement scolaire. Elle est par ailleurs très appréciée des enfants, qui ne font aucune observation concernant son turban. C’est au cours du deuxième mois qu’Emira est interpellée par sa supérieure, qui lui explique qu’elle ne doit plus porter son turban, invoquant le principe de neutralité à l’école. Cette remarque est arrivée quelques jours après l’intervention exceptionnelle d’Emira dans un autre établissement scolaire. Surprise, Emira ne comprend pas le changement d’attitude de ses supérieurs, qui ne lui avaient jusqu’alors adressé aucune observation concernant le port de son turban. D’ailleurs, ils reconnaissent eux-mêmes être indifférent au fait qu’elle porte le turban, mais qu’ils subissent des pressions. De qui ? En tout état de cause, ces personnes ont fini par convaincre la société dans laquelle Emira travaille de se débarrasser d’elle. « En revanche vous pouvez travailler dans le ménage à l’école, mais pas animatrice ». Voilà la phrase qui a été adressée à Emira qui, indignée, décide de contacter le CCIE. En charge de ce dossier, le CCIE lui apportera l’aide, le soutien et les conseils dans cette affaire. C’est grâce à votre soutien que le CCIE peut venir en aide à toutes celles qui comme Emira tentent de vivre leur foi de manière apaisée, dans une société de plus en plus rongée par les thèses d’extrême droite. Pour les autres femmes qui sont privées de leurs droits, Emira adresse ce message : « Surtout, ne pas s’avouer vaincu ! Si la loi nous permet de garder notre foulard dans des métiers autres que le ménage, alors allons-y ! » *Le prénom a été modifié

Interdite d’accès au réfectoire d’une école d’infirmiers

Yasmine*, étudiante portant le foulard, vient d’intégrer à la rentrée scolaire 2021 un institut de formation en soins infirmiers. Dès la réunion de rentrée, la direction de l’établissement de santé – dans lequel les étudiants exercent – leur annonce l’application du principe de neutralité au sein du réfectoire. Les étudiantes portant le foulard devront donc le retirer pour manger ! Les syndicats ont pris connaissance des faits et ont été scandalisés d’apprendre ces nouvelles mesures. Les étudiantes voilées seraient en effet les seules concernées par cette interdiction. Considérant que cette décision était discriminatoire, les syndicats ont entrepris des démarches auprès des responsables. Mais l’établissement de santé a refusé de les entendre et a même renforcé ses prises de position discriminatoires, jouant sur le statut des étudiantes, considérant ces dernières comme stagiaires. Jusqu’à ce jour, les étudiantes portant le foulard n’ont pas le droit de déjeuner au réfectoire avec le reste de leurs camarades. Elles n’ont d’autres choix que de se rabattre sur des micro-ondes qu’a bien voulu leur mettre à disposition leur établissement pour réchauffer leurs plats. Cette situation reste pénible pour elles, leur rajoutant une charge supplémentaire pour s’occuper de leur repas. Désespérée, Yasmine s’est donc tournée vers le CCIE, pour en savoir plus sur ses droits en tant qu’étudiante. Aujourd’hui, le CCIE est en contact avec ces étudiantes pour suivre leur dossier et leur apporter conseil. Pour les étudiantes qui sont dans la même situation que Yasmine, elle adresse ce message : « N’hésitez pas à en parler autour de vous, et n’oubliez pas que vous n’êtes jamais seul(e)s ! » *Le prénom a été modifié

Le CCIE se constituera partie civile au procès de Dole

En tant qu’organisation de défense des droits humains et de lutte contre le racisme et l’islamophobie, le Collectif Contre l’Islamophobie en Europe a décidé de se constituer partie civile dans le procès contre l’homme qui a percuté M. Adil Sefrioui, le 21 avril 2021 à Dole, en France.  Au-delà de la violence meurtrière de cet acte, le CCIE souhaite mettre en lumière la minimisation qui a été faite de ce racisme ainsi que le contexte qui a rendu possible cette tentative de meurtre justifiée par des propos racistes que l’on croyait révolus (bicot, etc.) Comme si le racisme antiarabe ou antimusulman était moins grave qu’un autre type de racisme, les réactions médiatiques et politiques qui ont suivi cet acte ont été sensiblement moins fermes que ce qu’on pouvait attendre, alors que le climat actuel en France porte une responsabilité manifeste : mesures liberticides et islamophobes proposées par le gouvernement, radicalisées par le Sénat, libération de la parole islamophobe dans certains médias (Valeurs actuelles, Le Figaro, etc.) et groupuscules identitaires (Génération identitaire, Printemps républicain, etc.), menaces contre les lieux de culte musulman, etc. Penser qu’il n’y a aucun lien entre l’acte raciste et la construction du problème musulman en France, c’est refuser de voir la réalité politique et sociologique de la banalisation de la haine contre les musulmans. L’actualité juridique montre qu’il y a encore du travail : alors que des identitaires voient leur condamnations confirmées (Catherine Blein et Christine Tasin condamnées pour apologie du terrorisme), un non-lieu est rendu dans le procès de l’attentat terroriste de Bayonne, alors que l’on est en droit de savoir si la responsabilité dépasse la seule action du terroriste décédé en prison. C’est dans le but de questionner les responsabilités et les idéologies racistes qui sont à l’œuvre dans cette tentative de meurtre qu’il importe pour le CCIE de se porter partie civile dans le procès de Dole.

Le Collectif Contre l’Islamophobie en Europe est une association sans but lucratif basée en Belgique.

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